" Elle ne savait pas que l'Enfer, c'est l'absence " Paul Verlaine.
" Elle se dérègle. Ca ne va pas en s'arrangeant, ni même en stagnant. Elle était convaincue, d'expériences, qu'à chaque fois qu'elle s'approcherait trop près du bord, elle saurait faire pirouette arrière. Seulement cette fois, elle ne contrôle plus rien, "sans les mains". Tous les warnings clignotent en vain et elle sent les gens s'inquiéter, s'éloigner au fur et à me sure. Elle vient de s'engueuler avec son petit ami. Elle aurait pu le tuer. S'en est fallu d'un centimètre, d'une seconde. Flirt poussé avec le drame. Il aurait suffi qu'il soit un peu moins rapide, un peu agile, un peu moins fort qu'elle. Comme après chaque déflagration, elle est particulièrement calme, lucide et honteuse. "
Bye Bye Blondie, V.Despentes.
Il t'en a fallu des stratagèmes pour que j'y crois. Des pièces enfumées, des regards à la dérobée. Tandis que ma main cherchait la bouteille, toi tu cherchais la sienne. Histoire de ne pas me voir, de ne pas croire que j'étais là finalement. Toujours là. Aussi désespérante que désespérée. Que fallait-il d'autre? Que fallait-il? J'étais seule. Et il y avait elle. Et toi. Vous. Qu'est-ce qu'il faut faire contre l'absence des gens? Ceux qui vous manquent alors que vous n'avez passé que quelques instants avec eux. Ceux que vous connaissez à peine. J'avais envie d'arracher ton bonheur à coup d'ongles et de te couvrir la tête avec ma souffrance. Qu'elle était belle, cette douleur-là. Lancinante au point de heurter tout le monde. N'importe qui. N'importe quoi. Voilà ce que j'ai toujours fais. N'importe quoi. J'aurais aimé avoir le cœur en pierre. Le cœur qui survit à tout. Celui qui se fout, se rit de tout ce qui l'entoure. J'aurais aimé te le voler. Que tu ne puisses plus m'accrocher... Me parler comme si de rien n'était. Lui tenir la main en m'adressant un sourire. Elle était là, ma bêtise. Juste entre vous deux. A croire que j'avais encore une chance qui n'avait jamais existé. Ma bêtise. Ma sottise. Combien j'ai été stupide... Comme je le suis toujours. J'avance à petit pas en plein milieu de l'allée, les collants déchirés par mes brûlures de cigarette. Il y a ton visage au loin. En espérant que bientôt je ne le verrais plus. En espérant, oui. En essayant de ne plus avoir peur, de saisir le mot "bonheur". Ne plus te croiser en sentant tout ce qu'il y a en mon for intérieur se contracter. Ne plus faire voir au Monde mes faiblesses. Oublier la paresse. Ne plus te regarder. Moi je n'en peux plus... Je ne sais plus. Je ne veux plus. On me dit de ne pas dramatiser. Ils sont marrants, eux... J'ai jamais voulu être cette fille-là... Ce que je n'avais pas compris, c'est qu'on ne choisit pas.